photo(c)Eric Legrand

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dimanche 7 février 2010

2010 Reprise de Mildiou!


Après la reprise de MILDIOU!
à la Maison des METALLOS à PARIS en avril dernier
puis au CCF de Conakry en mai dernier
puis au Festival de Brassy dans le MORVAN


Reprise exceptionnelle de
MILDIOU!

LE 16 NOVEMBRE 2010 à CONFLUENCES à 19h

http://confluences.jimdo.com/
190 bd de Charonne 75020 Paris
M° Alexandre Dumas ou Philippe Auguste (ligne 2)
Réservation 01 40 24 16 46
resa@confluences.net










vendredi 21 août 2009

Le spectacle

TELERAMA (Sortir)
Marcel Mankita fait partie de ces comédiens dont on se souvient pour la bonne raison qu’ils ont livré ne serait-ce qu’une fois sous nos yeux, une performance époustouflante. Pour lui, c’était l’incarnation en insolent homme orchestre d’un enfant soldat croqué par Ahmadou Kourouma et mis en cabaret (eh oui !) par Catherine Boskowitz. Même metteur en scène, même comédien ici ( et même créateur lumière inspiré) pour le Festival Sautes d’humour. Sauf que le texte est de Mankita himself, qui promet de nous raconter les tribulations de Marcel le Congolais, débarqué à la ville comme à la campagne « made in France ». On est curieux.
DU 4 au 8 août au Tarmac de la Villette. 211 av Jean Jaurès 75019. 01 40 03 93 95.


photo (c) Eric Legrand


Soirs d'été à Paris : tout le monde à la Villette !

Au Tarmac, jusqu'au 22 août, un festival de "sautes d'humour". A proximité, l'immense écran du cinéma en plein air attire des centaines de spectateurs. On se promène, on partage en famille la douceur de la nuit sous une lune énorme. Pas d'autre endroit que le Parc de la Villette !

Chaleur tropicale dans la salle du Tarmac, à l'arrière de la Grande Halle de la Villette, du côté de la Cité des Sciences. Ici, Gabriel Garran faisait rayonner son "théâtre international de langue française". Pavillon du Charolais. Depuis quelques saisons, Valérie Baran propose une programmation éclectique qui fait la part belle à l'Afrique et le festival de cet été "Sautes d'humour" est composé de spectacles proposés par des artistes originaires du Congo, du Rwanda, du Cameroun. Il y a quelques jours, Souâd Belhaddad a proposé Beaucoup de choses à vous dire, variation sur la France et l'Algérie, sous le regard d'Anne-Laure Liégeois.

En ce moment, c'est Marcel Mankita qui joue Mildiou !, épatant solo mis en scène par Catherine Boskowitz et ici photographié par Eric Legrand (photo diffusée avec son autorisation).

Marcel Mankita MILDIOU photoEricLegrand15.JPG La scène est en France, non loin de Saulieu. Le titre se réfère aux déboires du jardinier morvandiau qui veut faire pousser des tomates...Acteur qui s'amuse de ses propres exagérations, auteur cocasse qui refuse tout manichéisme et raconte d'une manière désopilante une journée ordinaire : celle d'un garçon qui jusqu'à l'âge de 33 ans a vécu au Congo-Brazzaville, est comédien, travaille en France, épouse une Catherine bien sympathique à la mairie du 11è. Mais voilà, pas simple un immeuble parisien. Alors on déménage dans le Morvan. Mais là bas, est-ce mieux ? Non. Allons plus loin, dans la campagne...On aura un potager, lorsque je ne travaillerai pas, j'irai à la pêche, etc...La vie bucolique est peuplée de gendarmes...

Rien de tragique, rien de méchant. Marcel Mankita est très drôle. Et peu dire qu'il mouille sa chemise sur le plateau sans climatisation du Tarmac !

Le courrier de Mantes

Numéro 4304

Mercredi 23 Septembre 2009

Marcel Mankita au Collectif 12 :

jubilatoire !

Samedi soir, on a frôlé la mort au Collectif 12…

La « mort de rire » s’entend ! Ceci grâce au solo époustouflant d’un comédien d’origine congolaise, Marcel Mankita. Seul sur scène pendant plus d’une heure et demi, Marcel Mankita a présenté son spectacle, « Mildiou », mis en scène par Catherine Boskowitz (celle-là même qui a créé le Collectif 12 en 1998).

Pendant que le public s’installe, Marcel Mankita occupe déjà la scène, dans une sorte « d’échauffement » décalé, où il montre qu’il est prêt à « mouiller la chemise »…

Si on découvre vite que le titre du spectacle fait référence à cette grave maladie des plantes, Marcel Mankita ne l’évoque que brièvement et, bien sûr, pour faire rire, à travers les déboires d’un paysan du Morvan qui veut faire pousser des tomates ! Pour les « guérir », le comédien propose une « bouillie bordelaise, le préservatif des plantes potagères » !

Mais Mildiou, c’est surtout l’histoire de la journée ordinaire d’un Africain vivant dans le Morvan et confronté, dans son travail de comédien, comme dans ses loisirs, aux « autochtones ».

Les sketches se suivent dans un rythme soutenu, tous plus hilarant les uns que les autres mais sans aucun manichéïsme ou idéologie…

Au total, Marcel Mankita, en plus de faire rire, sait à peu près tout faire. Chanter : il faut l’avoir vu imiter Julien Clerc dans « Femmes, je vous aime » ou Johnny Hallyday dans « Gabrielle » (chanté en Congolais !). Mimer : entre autres, un moustique en vol ! Ses mimiques aussi : à elles seules, même volontairement exagérées, valent le déplacement ! Le tout avec plusieurs registres de « voix parlées ». Tel un chanteur qui couvre 3 octaves, ou un pianiste virtuose, Marcel Mankita décline ses gammes dans tous les modes et tous les tons. Jubilatoire !



Extrait:
- Allo ?
- Bonjour monsieur Mankita. Je suis Arnaud Granola. Je vous appelle pour le casting du film long métrage qui sera réalisé par Gotlib Gandoura et dont le tournage a lieu l’automne prochain. En deux mots, monsieur Mankita, le film s’intitule Traversée fantasmagorique et traite, grossomodo, de l’immigration clandestine. Je recherche donc, vous-vous en doutez, des comédiens de type africain. Mais africains africain, hein ! Vraiment cent pour cent africains hein ! Pensez-vous pouvoir correspondre à ce critère, monsieur Makinta ?
- Ben ouais
- Etes vous ouais ou oui comédien vraiment africain-africain, monsieur Matanki?
- ...
- Monsieur Minkata?
- Oui...
- Donc?
- Vous avez du remarquer...
-Ecoutez, je n'ai hélas pas énormément de temps devant moi! Ou vous êtes capable de me répondre de façon spontanée ou vous ne l'êtes pas du tout! Auquel cas...
- Monsieur Granola... Même si cela fait douze ans maintenant que je suis en France, je ne vois aucune raison de ne pas me sentir africain vraiment africain…
- Vous vivez bien à Paris, monsieur Mapinta?
- Mankita! Oui à Paris et depuis quelques temps à Saint Brisson en Bourgogne… Dans le Morvan…
- D’accord… Pardonnez-moi la question, mais quand vous êtes à Paris… vivez-vous dans une cité … je veux dire, en communauté...
- Non, je ne vis pas en communauté...
- Ah ben… cela se sent.Vous ne roulez plus ni n’avalez plus non plus les R. C’est dommage. Par exemple, vous prononcez "remarquer" alors que… normalement, c’est… rrremarrrquer ou weumaaaquer… Voyez-vous, au cinéma, la crédibilité repose sur l'authenticité et...
- Je n’ai jamais roulé ni avalé un seul R de ma vie, monsieur Granola. Mais si vous voulez que je le fasse, ce n’est pas si compliqué que ça de rouler ou d’avaler des…
- Non non non non non ! Je cherche vraiment des comédiens africains africains ! Ok… Vous êtes natif d’Afrique, vous y avez vécu des décennies, mais votre immersion dans la société française depuis quand
même douze ans, monsieur Makouta, a du vous désafricaniser…






MONDOMIX musiques et Cultures dans le Monde

Les Sautes d'humour du Tarmac

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Depuis le 21 juillet, et ce jusqu’au 22 août, le théâtre du Tarmac, au cœur du parc de la Villette, propose le festival « Sautes d’humour ». À travers une programmation de spectacles de comédie « stand up », quatre auteurs et comédiens proposent au public une petite incursion dans leur monde, leurs expériences, leurs histoires.

Valery Ndongo,

A l’origine de « Sautes d’humour », il y a la rencontre entre Valérie Baran, directrice du Tarmac, et Valery Ndongo, jeune comédien Camerounais venu présenter son spectacle, après maintes péripéties, au Festival International du Théâtre pour le Développement à Ouagadougou. Subjuguée par le courage de Valery, et la finesse de son spectacle narrant son expérience de « wannabe acteur de cinéma », apprenti comédien dans une école de théâtre à Yaoundé et de cinéphile, Valérie Baran décide de le faire venir à Paris pour produire ses sketches sur la scène du Tarmac. Pari réussi : Valéry fait rire, propose au public parisien un spectacle d’humoriste qui surprend par l’universalité du sujet abordé. Il n’est en aucun cas question de mettre en scène un « humour africain », mais plutôt de démontrer sur scène que si les parcours de chacun sont différents, les expériences auraient pu être vécues n’importe où, et pas seulement au Kwat, quartier populaire de Yaoundé. Lorsque Valery fait son cinéma, il ne le fait pas en tant que Camerounais, mais en tant que n’importe quelle personne ayant vu le cinéma mondial à travers le spectre restreint d’un ciné-club de quartier, d’une quelconque banlieue ou d’une campagne isolée dont le gérant aurait fait passer ses goûts personnels avant l’intérêt des spectateurs pour le 7e art.

C’est donc autour de Valery Ndongo que le Tarmac a décidé de réunir d’autres comédiens et/ou auteurs, et, pure coïncidence, les projets retenus sont ceux d’artistes également originaires du continent africain. Si l’on considère ces trois autres prestations, le festival aurait presque pu être taxé de « stand up africain ». Pourquoi ?

Parce que, contrairement au spectacle de Valery Ndongo, ils ont décidé de faire rire le public avec eux, en leur racontant leurs expériences d’Africains.

Souâd Belhaddad,

En premier lieux, Souâd Belhaddad, auteur, journaliste, militante, a mis en scène à travers deux personnages, ce que représente la dualité identitaire des femmes franco-algériennes. Il y a Fatchima, immigrée algérienne dite « première génération », qui sait qu’elle a emménagé dans un pays qui n’est pas le sien. Elle évolue dans une culture différente de la sienne, l’accepte mais refuse tout de même que sa fille Hayette, se marie avec un « Jean-Michel » parce que bon, « on est peut-être tous égaux, mais on n’est pas pareils ». Sa fille, quant à elle, est tiraillée entre sa famille, ses origines, et sa volonté d’être comme tout le monde en France. Déroutée par le leurre du « liberté – égalité – fraternité » elle qui, diplômée de sciences-po, aurait dû trouver un super boulot, se retrouve, du fait de ses origines, stagiaire au Ministère de la Visiblité. Elle y est forcée de « faire des salamaleks pour montrer ce qu’elle est déjà » à une fonctionnaire qui l’interroge afin de savoir si elle correspond oui ou non à une « minorité visible ».

Marcel Mankita,

Autre artiste retenu pour le festival, Marcel Mankita, que l’on a déjà pu voir sur la scène du Tarmac dans « La comédie Indigène » de Lofti Achour, nous fait part de son expérience du racisme ordinaire. Il raconte sa vie en Bourgogne, ses galères pour trouver une location, ou ses confrontations à des directeurs de castings qui cherchent des comédiens « africains, mais vraiment africains ». Comme Souâd Belhaddad, Marcel Mankita aborde, les problématiques d’un pays qui peine à assumer son histoire de colonisation. Le racisme y est un « gros mot » qu’on n’utilise pas, sauf pour s’indigner, alors qu’il est encore pratiqué insidieusement quand on lui demande, en gros, de jouer l’Africain de service…

Diogène « Atome » Ntarindwa,

Enfin, le dernier artiste à se produire avant que le festival ne soit clôturé par celui qui l’avait déjà ouvert, Valery Ndongo, est Diogène « Atome » Ntarindwa. Comédien rwandais, il est amené, à travers des expériences qui ont fait de lui une réelle victime de l’histoire, à aborder les questions délicates de l’exil, de l’identité et de la mémoire. Quand on vit des choses on peut vraiment en rire, et Atome ne s’en prive pas. Le génocide, l’histoire et son traitement, sont effectivement proches du comédien, et s’il les aborde à mi-mot, leur poids est là. C’est cette gravité qui lui permet de mieux les traiter avec humour.

Rire ou ne pas rire ?

Tous ces acteurs font du rire une arme pour mieux se détacher de leurs expériences, aussi graves soient-elles.

Valéry rit du cinéma mondial pour mieux en montrer les travers et exprimer la difficulté de devenir acteur dans un pays où l’on ne montre que du cinéma médiocre. Souâd, affirme que montrer la dualité identitaire par le rire lui permet d’être mieux entendue qu’en écrivant un nouveau livre sur ce sujet.

Marcel, nous fait rire jaune et nous force à nous questionner sur nos préjugés et le racisme dit « domestique » Atome nous démontre qu’après tout ce qu’il a vécu, il vaut vraiment mieux en rire qu’en pleurer pour enfin prendre de la distance sur son passé.

La conclusion vient assez naturellement. Alors que la question posée à tous les comédiens avant l’ouverture du festival était : « Que pensez-vous de la phrase de Desproges « On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui », il semble que cette fois-ci, c’est à Pierre Dac qu’il faut donner le mot de la fin : « On peut rire de tout, mais pas pour rien ».

Texte : Perrine BEAUFILS

Photo : Pascal Colrat


REVUE-SPECTACLES.COM
Mildiou ! de et avec Marcel Mankita Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
One person show
Écrit par Jean-Yves BERTRAND
08-08-2009

Du 4 au 8 août 2009 au Tarmac de la Villette

Durée : 1h20

Mise en scène : Catherine BOSKOWITZ
Avec : Marcel MANKITA

De l'intégration et des préjugés, de part et d'autre... il valait mieux en rire, non ?

Il y a beaucoup de vrai dans tout ça, des voisins parisiens à la maison isolée dans le Morvan (même s'il ne s'agit probablement pas d'une écriture en résidence - c'est trop enlevé pour une commande !) en passant par l'Afrique... par carte téléphonique !

C'est génial, on pense même - peut-être est-ce le moustique qui fait bzzz - à du Caubère... c'est vous dire !